Si Phan Done, ou l’art de se la couler douce

Nous avons décidé de passer nos derniers jours au Laos au milieu du Mékong, dans la région de Si Phan Done (des 4000 îles), et plus précisément sur l’île portant le nom de Don Khone.

Prenons un peu de temps pour revenir sur l’histoire coloniale de cette île et de sa petite sœur, Don Det :

A la fin du 19 siècle, la France a des vues sur la région nord du Mékong, mais doit résoudre un petit problème nommé « barrière de Khone ». Ces rapides, ou disons plutôt ces chutes d’eau, empêchent le passage de leurs navires de guerre. Après plusieurs missions de reconnaissance et autant d’échecs, une solution « géniale » est trouvée : la construction d’un chemin de fer sur les îles de Don Khone et Don Det pour transporter les bateaux au-dessus des rapides ! C’est ainsi qu’à la force (et souvent la vie) de centaines d’hommes, 3 navires de guerre purent continuer leur chemin sur le Mékong. Mais on n’allait quand même pas s’arrêter en si bon chemin ! On décida de créer une ligne régulière pour transporter courrier, marchandises et personnes, dans des bateaux encore plus gros que les précédents. Après avoir construit de solides embarcadères, un pont entre les deux îles, et l’unique chemin de fer du Laos, on jugea que finalement, la route serait peut être plus pratique… et l’installation tomba dans l’oubli pendant la 2nde guerre mondiale (pour en savoir plus, cliquez ici).

La région est composée d’innombrables îles et îlots, plus ou moins grands et souvent recouverts de palmiers, qui donnent à ce paysage fluviale un petit côté paradisiaque. Les routes de Don Khone sont parsemées d’anciennes locomotives et de vieilles constructions coloniales, dont les ruines renforcent son aspect mélancolique. Après vérification, on peut affirmer que les cascades que forme le Mékong donnent vraiment l’air d’être infranchissables, et impressionnent par le volume d’eau qu’elles brassent ! Les 4000 îles offrent un cadre superbe pour passer quelques jours de vraies vacances, ponctués de balades à pieds ou en vélo, mais sans trop forcer, les 40°C nous clouant souvent aux terrasses des restaurants ou dans notre chambre, sous le doux rafraîchissement des ventilateurs.

 

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