My (à prononcer « Maille ») a 30 ans. Elle et son mari ont 4 enfants et habitent dans leur village Hmong, perché sur les flancs des collines autour de Sa Pa. Ils vivent la moitié de l’année de leurs rizières et du tourisme l’autre moitié. My se rend régulièrement à Sa Pa pour vendre des souvenirs ou proposer des visites guidées. My ne parle que très peu vietnamien, mais un dialecte spécifique, par contre elle se débrouille très bien en anglais !
Nos chemins se sont croisés dès notre sortie du bus. A peine descendus, la jeune femme nous propose de la suivre en trek pour 2 jours et de nous héberger chez elle. Pas convaincus et plus préoccupés par notre recherche d’hôtel que par sa proposition, nous nous contentons de prendre son numéro de téléphone. Nous la recroisons le lendemain, alors que nous faisons le tour des agences de tourisme. Et finalement, nous nous sommes dit : « pourquoi pas, au moins tout l’argent ira dans sa poche ! ». Avec My, nous nous accordons sur un itinéraire de 4 jours, 3 nuits, dont la dernière chez elle.
Jour 1 – Celui où tout est gris
Après une nuit particulièrement pluvieuse, nous n’avons pas grand espoir d’avoir du beau temps ce matin là. Et en effet, c’est dans le brouillard et l’humidité que nous commençons notre excursion. On est un peu déçus car cette partie du trek est censée offrir les plus beaux paysages.
A notre arrivée à la maison d’hôte, la gentille famille nous accueille avec du thé et des frites. On assiste également à une interview de My par une étudiante Vietnamienne de Londres qui rédige un mémoire sur le tourisme ethnique et les changements que cela engendre. On apprend que les minorités de la région sont particulièrement mal vues par les autres Vietnamiens, qui, même s’ils profitent des revenus qu’elles permettent de générer, n’hésitent pas à les chasser de leur palier. Le soir, au coin du feu, on profite d’un bon repas avec toute la famille, et nous découvrons la fameuse happy water : un alcool de riz assez populaire, que l’on se fait un plaisir de servir aux randonneurs fatigués.
Jour 2 – Celui avec une éclaircie et de l’alcool de riz
Ça s’annonce bien, il fait beau ce matin ! Nous profitons des paysages de rizières que nous n’avons pas pu voir la veille. En chemin, nous sommes présentés à Bein (2 ans), le petit dernier de la famille, qui fera le reste de la route avec nous.
Entourés de Jacob et Anne-Mary de Hollande, et de Lucie, Cindy, Mathilde et Guillaume, de Clermont-Ferrand, nous passons une agréable soirée autour d’un copieux repas, de quelques bouteilles de bières, de verres d’happy water, et d’un jeu de cartes.
Jour 3 – Celui où il pleut beaucoup
Au programme : Balade dans la montagne, brouillard et pluie (qui nous vaudront un petit raccourci en taxi moto), et enfin repos chez My.
Nous faisons connaissance avec le reste de la famille : Four (10 ans), Tiou (8 ans), Hon (6 ans), et Jaïne, le papa. Toute la journée, on observe les enfants s’occuper. Ils n’ont pas l’air de vraiment aller à l’école, se gardent seuls, jouent à la bagarre entre frères et sœurs, et participent à des taches pour lesquelles ils paraissent bien petits. Même s’ils n’ont pas beaucoup de moyens, toute la famille s’occupe bien de nous : nous avons droit à un repas complet, l’happy water coule à flot et un lit dans une chambre séparée nous a été préparé.
Jour 4 – Celui où on se dit au revoir
Après un bon petit déjeuner et une séance d’essayage entre filles, nous devons prendre le chemin de retour vers Sa Pa, toujours sous la pluie, bien évidemment. En ville, nous prenons un dernier café avec My, un peu triste de nous séparer.
Un mot sur Sa Pa
La ville n’a pas grand intérêt en soit, d’autant plus que les habitants de Sa Pa ne nous ont pas paru particulièrement accueillants.
Si vous aussi vous voulez vivre une expérience formidable avec My et sa famille, pour 1, 2 jours, ou plus, n’hésitez pas à nous demander son numéro de téléphone ! Vous payerez un peu moins cher qu’en agence, tout ira dans la poche de cette charmante famille et vous vivrez un séjour unique et authentique !