Bardia national park, à la recherche du tigre

Dans le Téraï, au sud-ouest du Népal, se trouve un parc préservé du tourisme de masse, dans lequel on peut voir des animaux sauvages, et notamment des tigres : Bardia National Park. Après notre périple en Inde, c’est l’occasion de nous ressourcer au calme, dans la nature…

Il aura fallu 3 bus (dont 1 en compagnie d’une chèvre) et 10 heures de voyage depuis Lumbini pour rejoindre Ambassa, où nous attend Pawan avec une Jeep. Nous avons déjà pu apprécier la tranquillité de la campagne environnante depuis la route, mais c’est encore mieux en tout terrain : la Jeep file sur de petits chemins, bordés de fermes et maisons typiques, traverse une rivière puis s’arrête devant la charmante résidence Racy Shade resort, gérée par Shreedar (un népalais) et Christophe (un français). L’accueil est parfait : on nous met la tika sur le front, une fleur dans les cheveux et on nous sert un jus de fruit d’accueil !

Les trois stars du parc sont le tigre, l’éléphant d’Asie et le rhinocéros unicorne. Ils vivent dans la jungle, à quelques minutes à pied du lodge, avec des biches, des cerfs, des singes,  des crocodiles et tout plein d’oiseaux dont des martin-pêcheurs. Bardia est un des rares parcs protégés à autoriser les sorties à pied en présence de tigres, et c’est ce que nous faisons dès le lendemain de notre arrivée.

Avec notre guide, Pawan, nous nous aventurons dans la jungle, à l’affût du moindre indice pouvant nous amener à voir des animaux sauvages. Après avoir frayé notre chemin à travers la forêt épaisse et les hautes herbes, nous voyons les biches et les cerfs s’enfuir à notre vue et les singes s’agiter dans les arbres. Au milieu d’une rivière, un aigle attend sagement sur la branche d’une souche. Au détour d’un chemin, Virginie s’exclame à voix basse : « look, there’s a rhino » ! Et effectivement, d’une démarche nonchalante, le gros animal sorti de la lisière de la forêt, s’avance sur la rive, fait un petit tour, nous regarde, puis se retire. Superbe ! Ravis de notre rencontre, et optimistes pour la suite, nous repartons. Sur notre chemin, on trouve des empruntes de tigres ainsi que ses excréments, et on commence vraiment à croire qu’on va en voir un ! Malheureusement, malgré nos heures de guet (4-5 heures pour une excursion qui en aura duré 10), assis derrière des bosquets, monsieur le tigre ne se montre pas.

De retour au lodge, après une bonne douche, nous faisons la connaissance d’Amélie, ainsi que d’amis de Christophe, expatriés aussi au Népal: Pauline, Pauline et Alex, qui nous apprennent plein de trucs sur ce beau pays. Répondant à l’appel de Christophe « Alors les d’jeunes, vous remettez ça demain ? », et ayant manqué le tigre et les éléphants, nous nous couchons tôt pour repartir à l’aventure et en pleine forme le lendemain.

Nous retournons donc dans la jungle une seconde fois, accompagnés de Christophe lui-même, mais aussi d’Amélie, des Paulines, d’Alex, et Pawan. Notre équipe passe par des endroits peu fréquentés, plus reculés que le jour précédent. Christophe est un passionné et un pro des tigres, et ça se voit : nous apprenons plein de choses sur la vie de ces félins et toutes les empruntes, tous les bruits sont analysés dans le but de suivre leurs traces. On sait qu’autour de nous, dans un rayon de 200 mètres, une maman tigre et ses 2 (grands) bébés se promènent aussi. Tels de vrais aventuriers, un peu détectives, nous remontons une rivière à pas feutrés, en se remémorant les consignes de sécurité :

– si un éléphant ou un rhino charge : grimper dans un arbre (sauf pour les éléphants qui peuvent les déraciner), monter ou descendre une pente (eux, ils ne savent pas très bien faire), courir en zigzag, jeter sa veste ou n’importe quelle affaire susceptible d’attirer leur attention sur autre chose que nous.
– un tigre : pas grande chose à faire, si ce n’est rester de face et garder le « eye contact », reculer doucement, sans bruit.

Malheureusement, après plusieurs heures d’affûts, de pique-nique et de siestes, aucune des 3 stars ne s’est montrée. Par contre, les cerfs (cerf axis, cerf cochon, cerf des marais), les martins-pêcheurs, les canards de Sibérie, les paons , les crocodiles, et même les sangsues (sur les chevilles de Virginie) sont bien plus faciles à observer ! Sur le chemin du retour, nous avons même la chance de voir un troupeau de cerfs remonter une rivière sous un soleil rasant. Magnifique !

De retour, nous faisons la connaissance de Paul, un corse de Porticcio se préparant à un trek dans l’Himalaya, et avons entraperçu le ministre népalais de l’irrigation. Racy Shade resort is THE place to be 🙂 D’autant plus, que les repas y sont excellents ! Que ce soit au petit déjeuner, en pique nique, ou le soir près du feu, notre séjour a été sublimé par les délicieux plats préparés pour nous. « Ah on est bien ! » ici.

Pour notre dernier jour, nous avons choisi de nous reposer un peu, et de visiter les villages alentours. Les gens y sont souriants, les enfants nous crient des « namasté », « hello », « bye » de partout. Et quand nous passons devant la cours de récréation d’une école et que tous les élèves s’adressent à nous, c’est à la fois mignon… et un peu gênant 😉 . Un étudiant-prof-mais-pas-trop nous accompagne sur son vélo : il veut absolument nous montrer des éléphants et nous le suivons sur des chemins encore moins empruntés. Visiblement, il voudrait aussi qu’on le ramène en France, ce qui parait difficile. Sur la route, on voit des buffles prendre leur bain, des chèvres jouer dans les mottes de pailles, les habitants s’affairer à leurs tâches. Après une bonne heure de marche, la nuit tombante, nous rebroussons chemin sans avoir vu d’éléphants, mais après avoir pu apprécier la vie quotidienne des népalais vivant dans ces endroits reculés du Téraï.

Pour notre départ, nous sommes couverts de cadeaux (ou presque), puis raccompagnés en Jeep à Ambassa.

Notre séjour à Bardia aura été une vraie bouffée d’air frais ! Même si le tigre ne nous a pas fait l’honneur de se montrer, nous avons grandement apprécié la quiétude du lieu, le côté « hors des sentiers battus », l’ambiance chaleureuse du lodge et le fait de pouvoir partager et apprendre des choses par un passionné de la nature.

 

 

 

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